Grenelle Violences Conjugales à Marmande

Le 17 octobre 2019 s’est tenu à Marmande le Grenelle des violences conjugales de Nouvelle-Aquitaine.

S’inscrivant dans le cadre du Grand Grenelle national des violences conjugales lancé par la Secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa le 3 septembre 2019 (date choisie en référence au 3919, le numéro d’écoute pour les victimes de violences conjugales), cet événement s’est articulé autour du thème « Prévenir les violences conjugales par l’éducation ».

Pourquoi ce thème ? Parce que c’est par l’éducation que l’on protège les générations futures de ce fléau, les sensibilisant, dès le plus jeune âge à ces enjeux. Mais aussi, parce que c’est à l’école peut l’on peut sensibiliser, détecter et accompagner les enfants face à ces violences. Alors que l’on a désormais dépassé les 124 féminicides en France depuis le 1er janvier 2019 et que la lutte contre les violences conjugales est prégnante, le Grenelle des violences conjugales en Nouvelle Aquitaine a eu pour objectif de réunir des citoyens, des élèves, des représentants associatifs, des professeurs et tout autre acteur local mobilisé dans la lutte contre les violences sexistes pour dégager des solutions efficaces pour lutter contre les violences.

Concrètement, le Grenelle des violences conjugales s’est divisé en trois parties :

  1. Table-ronde avec les acteurs locaux engagés dans la lutte contre les violences conjugales et issus de la communauté éducative (professeurs, directeur d’INSPE, déléguée départementale au droit des femmes, préfète de Lot-et-Garonne, psychologue scolaire, etc.).
  2. Opération de sensibilisation en milieu scolaire (à l’école Labrunie où les élèves ont pu présenter le système innovant qui est le leur pour gérer les violences et les conflits et au collège Jean Moulin).
  3. Atelier législatif où de nombreux citoyens de Lot-et-Garonne ont pu s’exprimer et partager leur propositions et solutions pour lutter contre les violences conjugales par l’éducation.

Dès lors, face à la forte mobilisation, nous avons pu réunir tout un ensemble de propositions qui s’articulent autour des points suivants :

  • Mieux former les professeurs (du primaire et du secondaire) aux violences conjugales et à l’égalité sexuelle dans les INSPE.
  • Adapter et uniformiser des cours à destination des futurs professeurs (comme « Valeurs de la Républiques ») ou des élèves (comme l’éducation morale et civique) aux enjeux relatifs aux violences conjugales et sexistes, au consentement et à l’égalité femmes-hommes.
  • Mener des campagnes de sensibilisation et de formation des personnels de la communauté éducative tout au long de leur carrière.
  • Remédier à la perte progressive des infirmières et psychologues scolaires pour renforcer le lien de confiance entre l’équipe pédagogique et la famille et permettre aux infirmières et psychologues scolaires de faire une heure de prévention sur les trois heures d’éducation sexuelle obligatoires.
  • Créer un brevet d’éducation civique qui inclurait les valeurs du service national universel, la laïcité mais aussi l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences conjugales (ce brevet pourrait être divisé en deux temps – niveau 1 en 5ème ou 4ème et niveau 2 en 2nd).
  • Élire des élèves ambassadeurs de la non-violence ou des médiateurs scolaires dès le primaire afin de désamorcer les violences.
  • Élargir le dispositif RASED aux établissements scolaires non-REP/REP+.
  • Créer une mission sur le réagencement de l’école sous le prisme de l’incitation aux comportements non-violents et égalitaires).

Toutes les propositions, analyses et solutions dégagées lors de cette journée seront remises à la Secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes afin de nourrir la réflexion du Premier ministre en vue des mesures à prendre, dans l’immédiat et sur le long terme, pour lutter contre les violences conjugales.

Grenelles régionaux contre les violences conjugales