L’épreuve que nous traversons est inédite et pour y faire face, des mesures à la hauteur de l’enjeu ont été prises. Chacun d’entre nous peut constater l’impact de cette crise unique sur nos modes de vie. Je reviendrai plus tard et plus longuement sur cet épisode à l’occasion d’un nouveau billet.
Comme vous le savez, depuis plusieurs jours, le Gouvernement détaille le plan de déconfinement qui sera celui de la France. Attaché et fortement impliqué sur les questions éducatives, je souhaiterais ici concentrer mon propos sur les annonces relatives à la réouverture progressives de nos écoles.
Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, je suis en charge de la coprésidence du groupe de suivi des mesures liées à l’enseignement scolaire pour l’Assemblée Nationale. Depuis le 15 avril des auditions sont menées par ce groupe. Bien évidemment, nous portons aussi un regard très attentif sur la reprise progressive des écoles.
Depuis le début de la crise, le Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse a fait preuve de réactivité et d’adaptabilité. La continuité pédagogique et la lutte contre les inégalités entre élèves ont été au cœur de ses priorités.
Dans ce cadre, de nombreux dispositifs ont été déployés pendant le confinement, dont notamment :
- Ma classe à la maison : Mécanisme mis en œuvre par le CNED pour assurer la continuité pédagogique, le lien entre élèves-familles-professeurs, et servant de base pédagogique pour les cours à distance.
- Devoirs à la maison : Dispositif déployé par l’Education nationale et la Poste pour les élèves n’ayant pas accès à internet ou n’ayant pas d’ordinateur (les devoirs sont imprimés, envoyés gratuitement aux familles qui peuvent les renvoyer gratuitement aux professeurs une fois qu’ils sont faits).
- Nation apprenante : Opération d’émissions pédagogiques diffusées sur les chaînes françaises (comme LCP, Public Sénat, Arte, etc.).
- Vacances apprenantes : Dispositif de soutien scolaire individualisé pendant les vacances par les professeurs volontaires ; destiné aux élèves les plus en difficulté.
Néanmoins, et ce malgré tous les dispositifs mis en œuvre, face au risque d’accroissement des inégalités et en raison aussi d’une difficulté de l’ordre de 5 à 8 % à rester en contact avec certains, prolonger le confinement aurait exacerbé les fractures sociales, familiales et territoriales.
Il est par ailleurs essentiel d’y remédier, d’abord et avant tout parce que la situation sanitaire l’y autorise. Sans cela, il n’y aurait jamais eu de réouverture possible. D’ailleurs, nous observons que partout en Europe, là où les écoles ont été fermées, celles-ci désormais sont soit opérationnelles, soit en passe de le devenir dans les prochains jours.
L’enjeu du déconfinement réside aussi en ce que celui-ci soit à la fois progressif et social. Progressif car la reprise ne pourra évidemment pas se faire du jour au lendemain. Social car il donnera la priorité aux élèves dont les acquis doivent être le plus solidement confortés.